de Egeswald le Dim 31 Juil 2011 13:53
Bonjour,
Je suis moi-même utilisateur d'un ensemble à tubes depuis une quinzaine d'années ; j'ai eu l'occasion de rencontrer un certain nombre de "tubistes" et de lire beaucoup de choses, intéressantes ou stupides, sur les tubes. Je précise, pour que les choses soient bien claires, que bien qu'étant très satisfait de mes électroniques, je ne considère pas que les amplificateurs à transistors sont nécessairement médiocres... Il y a d'excellents amplis à tubes mais aussi de très mauvais, c'est certain.
Sans entrer dans des détails fastidieux, mon expérience -- évidemment limitée -- m'a convaincu que si de nombreux éléments interviennent pour définir la signature sonore d'un ampli à tubes (schéma, points de fonctionnement, alimentation, câblage...), deux sont vraiment essentiels : le type des tubes de puissance (une pentode ne "sonne" pas comme une triode ou une tétrode) et par dessus tout la qualité des transformateurs de sortie (j'évacue le cas des amplis OTL, marginal).
Or aujourd'hui les fabricants de transformateurs de sortie, au moins en France, sont très peu nombreux et leur production, très rarement recommandables. Je rappellerai à titre d'illustration que ce qui a fait la réputation des anciens McIntosh à tubes (MC 30, MC 60, MC 225, MC 240...), ce sont précisément pour une large part leurs transfos de sortie, d'une qualité inégalée (et d'un coût de fabrication élevé en raison de leur complexité). A l'inverse la plupart des amplis à tubes chinois sont équipés de transfos "génériques" médiocres, que l'on retrouve indifféremment sur des modèles différents n'utilisant parfois même pas les mêmes tubes de puissance ; évidemment, les prix de revient et de vente ne sont pas exactement comparables. Autre exemple : le superbe Lectron JH30 était pourvu de très bons transfos Partridge ; j'observe que la société suisse Jean Maurer qui en a repris la fabrication monte non pas des Partridge mais des transfos italiens dont je gage qu'ils sont certainement moins coûteux mais pas forcément de même qualité : à tous coups, il ne s'agit plus du même amplificateur.
Pour résumer, je pense donc que l'achat d'un amplificateur à tubes est délicat et exige de l'acquéreur potentiel un effort sérieux de documentation et de réflexion, afin que son investissement corresponde réellement à un appareil de qualité, pas seulement de prix souvent élevé. Car il est à mon avis exact que le tube à son meilleur offre une musicalité insurpassable, un peu comme le microsillon ; or chacun sait qu'un ensemble de lecture analogique (platine + bras + cellule) "de course" revient cher, très cher même. Cordialement.
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Egeswald le Mar 2 Aoû 2011 17:39, édité 1 fois.