Comme si gentiment demandé par notre admin admiré, un petit compte rendu de mon escapade musicale en terre spadoise. Rentré plus tôt que prévu pour cause de surmenage et que l'affiche du jour ne présentait pour nous qu'un seul intérêt, l'ami Stephan Eicher, ayant déjà vue Daran à une édition précédente et n'ayant pas spécialement été convaincu par son set.
Surmenage dû à la combinaison de randonnées le matin, et une partie l'après-midi, et ensuite de longs bains de foule. Cocktail qui tue au bout de 4 jours. Et ce jour s'annonçait très chargé sur le site...conclusion retour anticipé au bercail, fatigués mais heureux...
Dès le départ, je m'interrogeais sur la programmation de Jeronimo le premier jour très tôt (16h00) et que donc j'allais rater pour cause d'obligation professionnelle, frustration, frustration. Je trouve que cet artiste méritait un horaire plus approprié pour un enfant du pays et ma fois à l'antipode des productions belges actuelles.
Je me consolais en me disant que j'allait pouvoir admirer la femme chocolat, que neni, une file interminable pour l'échange de ticket en bracelet, un détour vers Werchter pour les organisateurs me semblent un rien indispensable pour pouvoir appréhender lors des prochaines éditions les rush, surtout le premier jour ou nombre de festivalier se présentent tous dans une tranche horaire fort compréhensible...j'aperçois quand même d'un peu loin et sur fond sonore la pétillante brunette. Je ne comprends pas trop cet engouement pour une scène (proximus) qui requiert une arrivée fort avancée si l'on veut un placement dans l'axe pour une vision digne de ce nom et un son autre que réverbération de basses et parfois la voix de l'artiste à peine audible.
Un peu déçu nous prenons la direction de la scène ice watch dans l'attente de la hype actuelle de rock alternatif, reconnue par la presse spécialisée, à savoir BRNS (pour brains...). D'habitude assez dubitatif à l'égard de ce genre d'éloge, je dois dire que le groupe m'a plus que convaincu. Un concert plus à écouter qu'à vivre, assez technique et sans doute un peu trop pointu pour le festivalier spadois de base (vu le public assez clairsemé). Un set parfait pour les amateurs, un peu de Foals, très cérébral, mais très dynamique et surtout une prestation sans faille (du moins à mes oreilles) musicalement. A suivre.
Mon épouse par curiosité voulant voir Natasha St Pier (dont on lui rabat les oreilles au bureau sachant qu'elle va aux Francos), c'est très sceptique que je l'accompagne au jardin (très chouette endroit avec des échoppes proposant autre chose que les hamburgers frites des autres places....), 45 minutes avant on ne voit déjà plus la scène (à nouveau il me semble une erreur de placement/programmation, une petite scène pour une personne de cette renommée?), nous patientons...Et repartons après 2 morceaux, vraiment pas notre tasse de thé, mais les hôtes partageant notre endroit de repos (excellente chambre d'hôte à Francorchamps) ont apprécié et nous ont confirmé que passé un début peu prometteur, l'ambiance s'est petit à petit installée pour finalement une représentation très comestible (surtout lorsqu'elle s'est frottée aux reprises d'autres compositeurs????).
Dommage tout cela nous a fait rater Orelsan qui malgré/grâce à un public jeune (voire très jeune) a mis le feu (j'ai pu assister à quelques minutes...de très très loin).
J'ai attendu avec grande impatience le set de Joey Starr, plus d'attente que de participation. L'ami Joey et son sound system font beaucoup de bruit et embrase la plaine aux sons très improbables d'onomatopées encore plus improbables. Très marrant pendant 15 minutes, ensuite très lassant. On quitte et retournons prendre un peu de repos, entre frustration et bonne découverte.
Le jeudi, on arrive assez tôt que pour tâter le terrain pour Biolay. On se dit que l'on a un peu de temps pour se balader dans les travées du village. Et c'est un peu la force des francos, le site, les à côté, même si parfois on a plus l'impression de se trouver dans une kermesse de village que sur un site de festival. Ce type de configuration a ses avantages, et ses inconvénients.
Alpha 2.1, nous laisse un peu de marbre. Chauffe un peu la plaine avec la reprise de Maniac, et le soufflé retombe un peu. Me font penser de loin aux Rapture mais en moins diversifié, donc si l'on n'est pas fan, on rentre difficilement dans leur "univers" et ça finit par lasser. Direction scène proximus pour se chauffer la place.
Benjamin Biolay, je suis grand fan, mais je n'en attendait franchement pas grand chose sur scène. Tous ses albums fleurent bon une production léchée et des compositions hors norme dans la presque morosité de la "nouvelle" chanson française actuelle (à quelques exceptions près), mais il n'a pas vraiment une réputation de bête de scène, ni d'être vraiment charismatique, voire un brin sympathique. La première claque du festival. Même quelques petits désagréments techniques ne le déstabilisent pas, il enchaîne ses morceaux en faisant des efforts, non vains, pour intégrer le public et ses musiciens à la fête. Ce n'est certes pas du Cali, mais c'est plus subtil et cela reste chaleureux, et il nous sort en fin de set une version de apocalyptique, hypnotique d "A l'origine". Son look très improbable de rockeur 80's doit être pour quelque chose dans sa presque métamorphose et dans la façon dont il nous a surpris.
Le second concert de la soirée que je ne voulais pas manquer, Daan. Je ne possède aucun de ses albums, je ne suis pas spécialement fan de ce que j'ai entendu de lui (et pourtant dieu sait comme j'ai aimé Dead Man Ray). Pilier de la vague électro rock ou même électro de la fin des années 90, bref un monument que je ne pouvais rater (comme on ne rate pas un concert d'Arno quand on a l'occasion de le voir). Nouvelle grande claque, voire immense. Le gars sait faire monter la tension, échauffer une plaine pour y faire pleuvoir, voire neiger pour ensuite pouvoir la dévaster par des coulées volcaniques. Intégrer du folk, country, mariachi, crooner, rock (travaillé et pas toujours accessible) et vous dévaster les cellules grises par de l'électro dance fou. Il termine sur un housewife bien plus qu'incendiaire, où il finit pieds nus (tentative avortée d'un bain dans les fontaines du parc) debout sur fûts (de batterie). Mention toute spéciale à SA batteur et son trompettiste. Le guitariste m'a subjugué par la fluidité de son jeu, sur des partitions pas toujours évidents (du moins à mes oreilles de néophytes).
Départ vers les jardins pour se sustenter, et retour pour la moitié du set de Puggy. Il chauffe la plaine, mais bon pour un groupe affichant comme ambition de jouer dans des stades c'est un peu normal. Pas vraiment fan, justement un peu trop stade et guère subtil, qui plus est on aperçoit à peine...sur écran...leur mine de pop-rockeur un peu classieux, un peu gendre idéal...on passe et retour pour une bonne nuit de sommeil.
Le vendredi, programme plus léger pour nous, pas grand chose qui est censé nous faire vibrer. On assiste de loin et assis aux rock(folk???) de Marie Pierre Arthur, les gens présents ont l'air contents et de bien participer aux réjouissances, je reste un peu froid, comme le Québec .
Direction proximus, curieux de voir de quoi la fille de Birkin est capable. Lou Doillon, quasi révélation de l'année à encore pas mal à apprendre que pour captiver sur le long terme une audience pas spécialement composée de critique et grands connaisseurs. Je dois avouer qu'au bout d'une demie heure je lasse un peu et les poses je me la pète de ses musiciens ne font rien pour arranger les choses, à moins que ce ne soit les jacasseries incessantes d'un groupe de ménagères qui n'ont l'air de porter beaucoup d'intérêt à ce qui se passe sur scène. Tant mieux, ça nous permet d'aller nous nourrir à l'aise aux jardins avant l'événement de la journée, enfin de la soirée...
Retour vers 19h45 devant la scène proximus, pour un concert se déroulant à 21h15, les bonnes places sont chères et se disputeront ardemment que pour pouvoir profiter dans de bonnes conditions du concert de Cali. Qui à nouveau ne faillira pas à sa réputation de vrai bête de scène. Il sait en 2 minute chauffer un public et ne jamais laisser retomber la tension. Un fou furieux qui prend plaisir à mettre un bordel presque perpétuel et qui par deux fois se jette dans le public pour prendre position sur les épaules de courageux musclés pour haranguer la foule. Toutes ses "ficelles" y passent, faire monter les photographes sur scène pour immortaliser l'ambiance et le meilleur public du monde (dixit le sieur un rien flatteur), cabotinage en tout genre, un slow langoureux pour transfert de sueur vers une fan comblée qu'il plante là en la laissant chanter seule, enfants sur scène à qui il demandera de pousser le public à faire des hola. Un très très bon moment d'amusement et aussi musical... Je ne peux que conseiller à ceux qui ne l'ont jamais vu, d'aller l'applaudir au BSF (si je ne me trompe).
Vidés, retour au bercail pour une nuit de repos bien méritée et un petit déjeuner gargantuesque proposé par nos hôtes.
Samedi, foule, foule...On a profité de la matinée pour faire une balade qui s'est transformée en randonnée de plus de 16 bornes qui nous a pompé pas mal d'énergie. Mais de splendide paysages bucoliques en forêt, d'âpres montées, un vrai régal.
Saule, que mon épouse ne voulait pour rien au monde rater, donc à nouveau sitting d'une heure. Et obligation de se lever 30 minutes avant, tant l'espace entre la scène et le kiosque se remplit rapidement. Plus de monde à cet endroit que la veille pour Cali, et j'ai compris la raison en voyant le personnage. J'y allais un peu avec les pieds de plomb, mais j'ai été plus que conquis. Encore un show man assez exceptionnel, entouré de musiciens qui s'amusent tout autant que lui. La folie intégrale quand Charlie Winston le rejoint sur scène. Un autre artiste qui sait s'amuser avec le public, qui ne se prend pas trop au sérieux. Le duo fonctionne à merveille, le public est comblé, d'autant plus que les musiciens "forcent" le Charlie à interpréter une de ses compositions (dont je suis incapable de vous donner le titre à moins que de googleliser), plaine brûlée à nouveau. En me répétant, un artiste de plus qu'il est indispensable de voir tant il est difficile à imaginer qu'il soit ce show man à l'écoute de ses productions. Bien que sa rencontre avec Winston semble lui avoir apporté énormément (lu dans un interview dans un des magazines des francos).
Dernière pièce (froide), Raphaël, à nouveau à la demande de mon épouse. Ca commence bien, sans doute en grande partie grâce au public, mais il n'est guère charismatique, passe trop de temps à changer de guitare, ce qui casse un peu le rythme (et qui plus est je ne le trouve pas spécialement bon à la guitare, son multi-instrumentaliste était bien meilleur que lui le peu de fois où il était aux commandes de la 6 cordes), il n'arrive pas à gérer trop bien les "incidents" techniques. Me demande pourquoi il ne se fait pas accompagner d'un vrai guitariste. Il aligne les morceaux sans vraiment communiquer avec le public, lorsque celui-ci se chauffe tout seul (sur osez joséphine par ex) il ne saute pas sur l'occasion. Encore bien d'autres petites choses à lui reprocher (le seul à ne pas avoir présenter ses musiciens...ils font partie du décor ou quoi????). Trop centrer sur lui (il rate parfois certaines de ses paroles pour pouvoir replacer son oreillette) il passe complètement à côté de ce que doit être un concert de variété (tel qu'il se définit) ou de rock (ce qu'il se croit à mon avis vu le nombre de solos "laborieux" qu'il a voulu balancer), une osmose avec le public.
Pour terminer, un grand coup de gueule. Je comprends que les francos sont une grande fêtes familiales (comme dit plus haut une kermesse villageoise), mais un peu de respect pour les autres spectateurs ne ferait pas de mal. Si le concert en cours n'est pas intéressant, ayez la sagesse de vous reculer jusqu'au bar que pour y deviser de vos vacances, voisins, du bout de gras, ne restez pas au milieu où vous êtes forcés de crier que pour vous faire entendre et donc de déranger les personnes que le show intéressent. Cela devient vraiment une manie, même dans les salles, où les gens passent plus de temps à jacasser entre amis (certains le dos à la scène) qu'à s'intéresser à ce qui s'y passe...pourquoi payer des places??? Amis forumeurs quand vous allez à un festival ou un concert, et que le groupe/artiste qui joue ne vous intéresse pas, éloignez vous que pour passer un bon moment avec vos accompagnants sans déranger les autres.