Après réflexion et maturation… La modeste contribution d’un amateur (genre celui qui donnerait à un maître taste-vin un avis sur la comparaison entre un château Lafitte et un Cheval blanc) aux différents commentaires déjà exposés sur ce forum.
Tout d’abord merci aux organisateurs. Gros boulot et pas évident j’imagine de réunir tout ce beau monde… Quelques heures intéressantes passées sur ce salon, mais aussi beaucoup de frustrations.
1. Je partage assez l’avis de orfeo (j'attends avec impatience la révélation de son coup de coeur...) :
Les principaux responsables de cet ennui (à mon humble avis): les contructeurs, qui cultivent au possible l'artifice sonore n'ayant que peu de rapport avec la façon dont des instruments sonnent vraiment: aigus se détachant du reste du spectre (voire de la source virtuelle elle-même! cf. cas de l'enceinte HDG qui place les sifflantes et les chuintantes à côté de la voix!! - ce n'est pas rare, même dans le HDG), maigreur suspecte, timbres simplifiés, harmoniques "javelisées", sons comme "lissés", recherche du spectaculaire, etc. Bien sûr, dans la chasse à ces véritables "plaies", toute la difficulté est de ne pas se retrouver avec une bonne vieille paire de Rogers vintage de 1972, bien rondes, bien chaudes (et bien étouffées). On est bien d'accord.
Je simplifierais cependant le propos : j’ai plusieurs fois eu l’impression (mais elle est toute personnelle) que les extrémités du spectre sont mises en avant. Plus il y a de relief, plus on a l’impression que c’est détaillé. Mais le détail n’est pas tout, il y a l’harmonie et l’équilibre… Alors c’est vrai, sortir plusieurs dizaines de K€ pour ce que j’ai entendu, c’est de la folie.
Ajoutons que les morceaux proposés à l’écoute (très souvent en dématérialisé) concourent à ce côté démonstratif. Pour ma part, je suis incapable de classer pas mal des morceaux entendus : est-ce de la pop, de la country, du jazz de supermarché, de la muzak ? Certes, Kraftwerk, je connais, Diana Krall aussi, mais le vrai test aurait été de la viole de gambe, les grandes orgues, une symphonie de Chostakovitch. Là on peut retrouver les timbres, la dynamique, l’ampleur de la scène, la spatialisation…
2. Conditions d’écoute inhérentes à ce genre de salon : bruits divers, conversations, bavardages, déplacements (mea culpa, je ne suis pas resté plus de quelques minutes dans chaque salle), conflits entre plusieurs systèmes (écoute casque impossible, sauf dans la salle sennheiser).
3. Quelques présentateurs démonstrateurs incapables de parler français (eh oui, beaucoup d’importateurs sont hollandais, n’est-il pas ?).
4. Presque tout le monde est passé à la dématérialisation. La majorité des exposants travaillaient avec des streamers. À ce sujet, une information intéressante. Chez Cambridge (la hifi abordable), ils annoncent un streamer qui lira le DSD d’ici quelques mois. Je leur avais posé la question parce que je me vois mal faire l’acquisition d’un lecteur réseau qui n’accepte pas ce format.
Je regrette aussi que l’on ne propose pas de streamer sans DAC. Tout le monde ou presque possède déjà un DAC, alors acheter un lecteur dont la partie DAC fasse double emploi… On hésite. La solution serait-elle d’utiliser un mac mini, par exemple, avec un logiciel comme AUDIRVANA ?
J’ai aussi vu un système alimenté via une borne airport express qui récupérait les fichiers envoyés par Itune depuis un macbook pro. Pourquoi pas ? Mais quelle est la qualité de la source dans ce cas et pourquoi mettre plusieurs milliers d’euros dans un lecteur réseau ou un lecteur CD ?
5. Enfin quelle pitié que le peu d’attention porté à l’écoute au casque. On nous avait annoncé un « bar à casque » chez Chord. À part le casque Audeze et un autre (BW ou NAD, je sais plus), rien. Bien sûr chez Seinnheiser, j’ai pu comparer le HD800 et son petit frère le HD700 (500€ moins cher pour des performances à la limite plus intéressantes : la précision et le détail, mais avec un peu moins d’agressivité). Et j’ai aussi pu écouter le très bon, il me semble, Beyer T1. Ce dernier sur un ampli casque dont je n’ai pas noté la marque et dont le potentiomètre était quasi au maximum, sur écoute d’une version des 4 Saisons (seul disque dont disposait la démonstratrice et je n’avais pas amené les miens). Impossible de juger du rendu du bas médium et des basses.
Pas moyen d’écouter le FOCAL spirit classic (un comble, il est resté dans sa boîte) ou le HIFIMAN exposé en statique. Reste donc à trouver un revendeur qui permette de faire ces écoutes comparatives.
En conclusion, une après-midi agréable, mais en ce qui me concerne essentiellement sur le plan visuel. Si mon épouse m’avait accompagné, nul doute qu’elle aurait trouvé plusieurs paires d’enceintes pour remplacer avantageusement (sur le plan esthétique) les DIY qui enlaidissent ma petite pièce d’écoute. Euh, pas les WILSON audio, évidemment !
