Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

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Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

Nouveau messagede Naturel le Mer 8 Sep 2010 15:49

La question peut sembler saugrenue ou hors de propos, mais peut-être est-elle plus pertinente qu’elle n’y paraît.

Pouvons-nous faire confiance à nos disques ? Sommes-nous sûr de l'authenticité de ce que nous entendons.

Notre démarche audiophile en quête de justesse, de neutralité, d’exactitude n’est-elle pas mise à mal, voir un peu vaine, face au monde de l’enregistrement, de la prise de son et de la production. N’est-il pas un illusoire de penser que nos enregistrements sont « vrais » ? Ne faut-il pas considérer que tel le peintre qui une fois sortie du tube mélange les teintes et les tons pour réaliser une création qui lui est propre, le musicien, ses arrangeurs, son producteur se font à leur tour alchimistes et magiciens pour tirer des technologies nouvelles une œuvre qui est loin du son originel de l’instrument. Certe, ma réflexion est sans doute plus dirigée vers la musique « moderne » ou de variété que vers le classique. Mais sommes-nous certains que le tapis de cordes que nous entendons n’est pas issu du « plugin machin » de la marque untel. Que la batterie en est bien une. A ce jour, la musique est tellement informatisée, fait appel à tellement de technologies neuves.

Ne sommes-nous pas face à deux mondes qui travaillent l’un pour l’autre sans réel contact entre ces deux industries. Combien de studios d’enregistrements sont-ils équipés de matériel de restitution de haute-fidélité ? Un artiste ou un producteur ne serait-il pas surpris d’écouter leurs œuvres sur un système haut de gamme qui leur ferait, peut-être, découvrir leur travail comme ils ne l’imaginait pas. Finalement nous restituons avec des machines forts « simples », utilisant des schémas le plus direct possible avec le moins de connexions et d’intervenants possible une musique qui a été passée, repassée, milles fois transformée, enjolivée, compressée, « multi-effectée », enfin nettoyée et compactée. Ne vois-t-on pas aujourd’hui que tel disque a été enregistré à Bruxelles et Londres, mixé à Los Angeles, et masterisé à Paris. Peut-être, finalement que le mastering, ultime étape un peu nébuleuse de la finalisation d’un album est la note humaine qui fait ressortir l’authenticité d’une composition.

Je me fais un peu l’avocat du diable, mais l’industrie du disque, bien souvent se dirige vers la clientèle de la radiodiffusion, de la télévision, de l’automobile, du mp3 et pourtant nos beaux systèmes font surgir une émotion qui nous submerge parfois tant la beauté de certains enregistrements est évidente. S’agit-il de la petite portion du répertoire des artistes qui pensent et travaillent leurs œuvres avec un esprit différent de celui de la simple production de masse.

Autant de questions et de réflexions qui posent débat. ;)
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Re: Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

Nouveau messagede Philippe Martiat le Mer 8 Sep 2010 16:24

En ce qui concerne la musique moderne, enregistrée en studio, je suis sûr qu'elle ne correspond pas au son qu'aurait cette même musique dans un studio avec tous les membres d'un groupe jouant ensemble. De plus, elle est souvent compressée pour mieux passer à la radio (en rehaussant les passages les moins intenses). La batterie est souvent issue d'un "plug-in" pour les plus mauvais. Cela s'entend parce qu'elle ne varie pas, et qu'il n'y a pas la moindre trace d'une petite "erreur" humaine. Il est aussi possible de "retuner" un chanteur qui chante faux lors de l'enregistrement.La seule question est de savoir si le produit fini est celui que le groupe veut faire passer, et si cela nous plaît ou non; pour moi, c'est en général non. C'est différent pour les concerts "live" où l'on peut se rendre compte en comparant l'enregistrement et le concert. On se rend compte très vite si un musicien joue en play-back ou réellement. Mais cela n'a pas grand chose à voir avec la haute-fidélité, dont le sens est, me semble-t-il de dénaturer le son qui se trouve sur le disque le moins possible. L'idéal, pour ce genre de musique est de regarder et écouter un bon enregistrement d'un concert, de préférence en Blu-Ray (pour avoir un son au moins de qualité CD en stéréo) et de regarder jouer les musiciens.
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Re: Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

Nouveau messagede Pierrot926 le Mer 8 Sep 2010 16:57

En tout cas il est clair que l'enregistrement, mastering, etc modifient la restitution exacte que ce qu'un chanteur, groupe peut produire. Il y a même des filtres appliqués en direct lors de concert qui permettent de "corriger" la fausseté ... Enfin dans une certaine mesure (avec moi çà ne marcherait pas :lol: ). De plus, les interprètes ne peuvent chaque jour être au meilleur de leur forme.

Je me suis même aperçu que beaucoup "d'artistes" sont incomparablement mauvais sur scène et qu'on va les écouter parce que l'album a bien plu. Là, on est franchement déçu.

Jacques brel et Brassens doivent se retourner dans leur tombent.

En outre, Le marketing fait du "son" marketing. Le son qui plaît ou est sensé l'être ...

D'un autre côté, nous sommes tous à la recherche du meilleur. Or, la crème ne coule pas dans la rue ( :D ). Donc, il faut tranformer du mauvais en bon. C'est un peu l'alchimie du 21ème siècle.

Tout ceci explique que le disque sera toujours une image très imparfaite (parce que trop parfaite) du son produit ou que l'on a voulu produire.
Yamaha RXV 2065 + Atoll in100se + am100 + DAC Marantz HD-DAC1 + Bluesound Node 2 + lecteur CD JVC xl-z611 + Synology 213 + 2 x KEF IQ9 + 2 x KEF IQ1 et 1 IQ6c (+ pied Norstone Stylum 3) + Mordaunt-short 309i + Panasonic BDT100 + Panasonic 46G20.
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Re: Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

Nouveau messagede daveb1311 le Mer 8 Sep 2010 17:17

Quelle que soit la qualité finale du produit, et que le son de tel ou tel instrument soit ou non fidèlement reproduit, de toute façon, le disque est -- normalement -- cautionné par l'artiste qui l'a exécuté. Donc, si un CD "sonne" mal, je considère qu'il faut l'accepter tel quel, même si c'est parfois au détriment de la haute-fidélité (au sens littéral du terme).
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Re: Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

Nouveau messagede Abts Alain le Mer 8 Sep 2010 17:38

Bonjour à tous,

Bien d'accord avec ce qui est écrit ci-dessus avec un complément d'information sur la musique classique ci-après.
J'ai eu l'occasion d'assister à des enregistrements de symphonies notamment par Deutsche grammophon et par Telarc.
Dans les 2 cas, l'enregistrement est retravaillé en studio par l'ingénieur du son jusqu'au moment où le son qu'il entend lui "plaît". N'oublions pas non plus l'approche d'un enregistrement qui est très différente suivant les ingénieurs du son. Placer 3 micros devant l'orchestre ou placer une dizaine de micros dans l'orchestre constitue une
une différence importante dans l'image sonore générale qui sera transcrite sur le CD.

La musique enregistrée sur le disque n'est donc pas conforme à la prise de son, c'est une certitude. Mais finalement est-ce bien grave? Car par exemple la même symphonie jouée au Concert Gebouw d'Amsterdam ou au Palais des Beaux-Arts de BXl sonnera différemment, ça aussi c'est une certitude. Une salle sera un peu plus "mate", l'autre un peu plus réverbérante.... Donc lorsqu'on parle de haute-fidélité, je pose la question la fidélité de quoi?

L'important est d'avoir le sentiment que ce que l'on entend est "crédible". Le reste, c'est du commerce. Ce qui n'est pas négatif en soi mais faut le savoir...
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Re: Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

Nouveau messagede Naturel le Mer 8 Sep 2010 17:44

Dans le même ordre d'idée, dans le cas de la musique "moderne" les différents intervenants jouant rarement ensemble au même moment, ce qui veut que toute l'image de la scène sonore est purement artificiel. Les panoramiques et la "profondeur" des instruments sont construit après la prise de son durant le mixage.
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Re: Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

Nouveau messagede Philippe Martiat le Mer 8 Sep 2010 17:54

Dans les 2 cas, l'enregistrement est retravaillé en studio par l'ingénieur du son jusqu'au moment où le son qu'il entend lui "plaît". N'oublions pas non plus l'approche d'un enregistrement qui est très différente suivant les ingénieurs du son. Placer 3 micros devant l'orchestre ou placer une dizaine de micros dans l'orchestre constitue une
une différence importante dans l'image sonore générale qui sera transcrite sur le CD.
.
Tout-à-fait d'accord. N'oublions pas qu'un bon 'ingénieur du son, en ce qui concerne la musique classique, retravaille le son, dans une certaine mesure (il n'ajoute généralement pas d'effets) pour avoir un enregistrement qui lui plaît. Qu'est ce que cela veut dire ? D'abord que la musique qu'il produit lui semble ressembler au mieux à ce qu'il a perçu (premier facteur subjectif). Ensuite, il écoute ce qu'il a produit au travers d'un système donné, dans une pièce donnée (second facteur système-dépendant). Le résultat peut ou non nous faire passer au mieux l'intention du compositeur et du chef d'orchestre, au travers de notre système, dans notre pièce d'écoute. Au final, seul compte notre émotion.
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Re: Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

Nouveau messagede Naturel le Mer 8 Sep 2010 18:02

Ce qui revient à dire que l'ingénieur du son qui travail un projet est un artiste à part entière, idem pour l'ingénieur qui fait le mastering et qui finalement installe l'âme du disque puisqu'il est le dernier intervenant avant le "master glass".
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Re: Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

Nouveau messagede Philippe Martiat le Mer 8 Sep 2010 18:03

Pour compléter ma pensée, si l'on voulait vraiment avoir connaissance de la "fidélité" du disque, il faudrait assister au concert, puis écouter le "master tape" avec l'ingénieur du son, dans la même pièce que lui. Ce qui est impossible, sauf pour quelques privilégiés. Donc, quitte à me répéter, il faut aller au concert, puis écouter des disques chez soi, et sentir s'ils nous donnent le frisson que nous avons entendu en "live".
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Re: Pouvons-nous faire confiance à nos disques ?

Nouveau messagede davisM le Mer 8 Sep 2010 19:24

Abts Alain a écrit:Donc lorsqu'on parle de haute-fidélité, je pose la question la fidélité de quoi?

L'important est d'avoir le sentiment que ce que l'on entend est "crédible". Le reste, c'est du commerce. Ce qui n'est pas négatif en soi mais faut le savoir...


Salut et chapeau bas :ugeek:
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