Voici 10 années que Brendan oscillait doucement entre collaborations artistiques & productions depuis son premier album solo « Eye of the Hunter », cela sans penser à se faire du bien personnellement & par la même occasion nous faire du bien pour le plus grand bonheur de nos oreilles…Fondateur du projet Dead Can Dance en 1981 et soutenu de main de fer dans un gant de velours par Ivo Watt Russel, patron défunt du label indépendant 4AD Records toujours en activité, c’est surtout Lisa Gerrard, compagne de notre ami en son temps, qui se fit remarquer après la dissolution du groupe par une carrière internationale haute en royalties soutenue alors par des pointures de la production qui l’ont découverte & entraînée vers la reconnaissance que l’on sait…
Fidèle à lui-même avec une discrétion marquée, la plénitude presque mystique de notre homme ouvre le bal vers un horizon musical plus intimiste, s’éloignant immanquablement des atmosphères & chants incantatoires parfois pompeux qui présidaient antérieurement au sein de DCD pour nous servir finalement le meilleur et ce que l’on n’attendait plus…
Avec « Ark », Brendan s’ouvre avec une accessibilité rare, dépourvue du maniérisme glacial qui subsistait autrefois et qui entretenait le débat auprès de ses détracteurs pour nous sortir ici huit belles chansons à écouter d’une traite…Si les puristes regretterons le maniérisme exacerbé d’antan, le décor reste bien là et les plages défilent les unes après les autres sans plus se poser de question sur l’attitude à avoir tout comme la pose & le langage à tenir qui deviennent subitement dispensables… Brendan nous plonge ici dans le monde de l’émotion, facteur essentiel à l’existence de chacun, pointant du doigt la beauté de notre terre & en contrepartie ses failles & les dysfonctionnements politiques s’y rapportant.
Amateur de timbres vocaux, baryton né, Brendan & sa tessiture ne pourra vous laisser indifférent pour celui ou celle qui prendra la peine de la découvrir car elle ne ressemble à aucune autre… Enfin, si le bas du spectre n’est malheureusement pas contrôlé pour l’ensemble du travail de prise de son et de console, il n’en demeure pas moins une restitution globale de bonne facture sur le reste des registres qui sauve la mise pour nous permettre de contempler le monde somptueux de Brendan.
Technique : ****--
Artistique : *****-