Parfois taxé de "commercial" ou de "faux bluesman" par certains, Eric Clapton fait partie de mes artistes préférés. Le fait qu'il ai eu un énorme succès déjà en tant que jeune musicien (pour ses 19 ans, Clapton a vu tagué sur les murs de Londre la phrase "Clapton is God"), lui permet à un peu moins de 65 ans d'être un artiste que l'on retrouve un peu partout dans le blues et la musique rock depuis le début des années 60. Il a aussi eu la chance de faire partie de ceux qui ont pu jouer et enregistrer avec les grands noms du blues de la génération précédente. pour ne cité que Muddy Water et BB King. Un peu bohème et sans vraiment d'attaches, Clapton était depuis ses débuts très lié d'amitié avec des gens comme Georges Harisson (dont il est tombé fou amoureux de l'épouse - ce qui n'a pas été sans problème vu l'amitié qui liait Georges et Eric), John Lennon, John Mayall (chez qui il a habité durant un certain temps), etc. Souvent présent en studio, ont retrouve son jeu et ses solo sur plusieurs album des Beatles, aussi je pense des Rolling Stones et d'autre. Il n'est pas possible de passer sous silence que Clapton est aussi revenu de Jamaïque avec dans ses bagages la chanson "No woman no cry" de Bob Marley qui après diffusion dans le monde sur l'album 461 Ocean Boulevard à ouvert à Marley la carrière que nous lui connaissons. Durant 25 ans le jouet des ses addictions (drogue - cocaïne justement mais pas celle de JJ Cale, alcool, tabac) Clapton a fini par s'en sortir (avec l'aide de quelques amis et médecins) pour faire partie de ces miraculés d'une époque où l'excès était un mode de vie. Il est aussi à la base de plusieurs centres de désintoxications, installés dans les Caraïbes, ouvert sur ses fonds propres, gratuits pour les gens du coin, payant pour les clients riches et financés aussi par les festivals "Crossroad" que l'artiste organise régulièrement avec l'aide de ses amis. EC a longtemps voulu fuir le succès avec lequel il se sentait mal à l'aise. Il préférait l'idée d'être un musicien dans un groupe plutôt qu'il leader chanteur. Ce qui ne l'a pas empêché de s'illustrer dans des formation comme les Cream, les Yearbirds, Blind Face, Bluesbreakers (avec Mayall), Derek and the Dominos, ou de jouer et enregistrer avec JJ Cale dont il respecte énormément le travail. Il existe un album hommage au travail du mystérieux Robert Johnson que j'aurai sans aucun doute l'envie de présenter un jour.
Pour en revenir à ce double vinyle, sorti en 1980 et ré-édité en CD, il fait partie des enregistrement live que j'affectionne pour l'ambiance et l'authenticité qu'il dégage. Sur scène, le bruit de fond caractéristique des amplis à lampes Fender et Marshall. Ce faible souffle, ces petits bruits de masse tellement gommés sur beaucoup d'album, font partie de tout ce qui considéré comme imperfections mais qui pour moi font vraiment partie de la vie d'un concert rock. Beaucoup de succès sont là tels onderful Tonight, After Midnight, Blues Power, Rambling On My Mind, Cocaine et surtout Double Trouble (premier morceau de la plage 3) dont l'interprétation reste selon moi un des tout grands moments de l'album. A l'écoute, j'ai le sentiment que cet album a perdu beaucoup en étant repassé sur CD. Je ne peux que conseiller de trouver une version vinyle d'origine en bon état.
Dans toute chose il y a une faille.
C'est ainsi qu'entre la lumière.
Leonard Cohen