de Egeswald le Ven 23 Juin 2017 10:22
Bonjour,
Il se trouve que j'ai rencontré à plusieurs reprises M. de Vergnette grâce à un ami qui le connait très bien ; ces rencontres m'ont permis à l'époque de découvrir certains modèles de la gamme, dont les Altaïr.
Je suppose que vous en connaissez les caractéristiques de base : 3 voies / 3 haut-parleurs, deux HP de 16 cm membranes papier, suspension petits plis, châssis alliage léger, forte motorisation, bobine légère 25 mm. Ces deux haut-parleurs ne sont pas tout à fait identiques ; le médium est doté d'une ogive, le grave non. Le tweeter est une assez extraordinaire pièce de précision, avec un dôme en alliage extrêmement mince et rigide précédé d'un pavillon en bronze.
M. de Vergnette, qui a directement participé à la conception de ce HP, m'expliquait que sur un tweeter la difficulté tient à ce que la moindre modification de la géométrie d'une pièce, quelle qu'elle soit, a un impact sur la restitution et que parfois, cet impact ne se traduit pas du tout acoustiquement comme on l'espérait... En tout cas ce tweeter était l'aboutissement d'une longue étude (pour une fois, la formule n'était pas qu'un cliché journalistique !) et donnait des résultats réellement remarquables.
Le filtre coupait très bas les deux 16 cm, vers 100 Hz je crois, et très haut (6500 ou 7000) entre médium et tweeter. Ce choix était délibéré, non pour épargner un tweeter fragile ou incapable de descendre en fréquence mais pour obtenir une restitution aussi proche que possible d'un large bande, le médium couvrant à lui seul l'essentiel de spectre. De même, la restitution d'un grave très rapide, net et sans trainage était privilégiée à la profondeur.
La caisse en médite haute densité de 22 mm était très lourde. Celle des premières séries était recouverte d'un "placage" en méthacrylate brillant, délicat à réaliser ; pour des raisons d'économie et de facilité de fabrication, cette finition a été abandonnée ensuite pour une simple laque. Ces deux séries d'Altaïr ne différaient qu'à ce niveau.
J"ai écouté ces enceintes à deux reprises, sur électronique Nemo puis Cochet... Après tant d'années, je dirai simplement que la restitution était remarquable de finesse, d'ouverture, dépourvue du moindre son de boite et de dureté. Une magnifique enceinte, sans doute trop chère (20000 F la paire en 1994) et qui n'a pas eu le succès qu'elle aurait dû connaitre. Quand on voit les m... hors de prix dont on nous rebat les oreilles, si j'ose dire, c'est dommage. Si on vous en trouvez une paire en bon état, sautez sur l'occasion !
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Egeswald le Sam 24 Juin 2017 14:59, édité 1 fois.