Revel, voici une marque dont j’ignorais jusqu’à l’existence il y a peu. Après avoir passé un moment en compagnie du modèle colonne F-32, l’envie d’échanger et de partager à son sujet devient une évidence.
Il s’agit d’une colonne trois voies d’un bon mètre de hauteur. La F-32 occupe la place centrale de la gamme Performa de la marque Américaine Revel. De forme légèrement trapézoïdale (face avant plus large que le dos de l’enceinte), cette colonne occupe peu d’espace au sol ce qui la rendra sans doute facile a casé dans les endroits où l’encombrement est un critère de choix. Mon écoute s’est déroulée dans le cadre d’un magasin, avec les enceintes fort détachées des murs arrière et de côtés. Je ne peux rien vous dire en ce qui concerne un autre type de placement. D’un rendement moyennement élevé (86dB SPL) l’essai que j’ai pu réaliser prouve qu’un ampli raisonnable permet de faire chanter les F-32 de façon convaincante. La source était un serveur Sooloos, l’ampli un intégré Naim Nait 5i de « seulement » 2x50 W. Les enceintes étaient mono-câblées, mais le filtre permet le bi-câblage et surtout a la particularité de pouvoir intervenir sur des compensations des registres grave et aigu. En ce qui concerne les composants la formule est éprouvée, le l'aigu est confié à un tweeter de 25mm à dôme titane, le milieu du spectre à un médium de 133 mm et dans le bas du haut-parleur, se trouve deux woofer de 165 mm qui se chargent du registre grave, la face arrière est percée d’un event. L’ensemble est réussi et élégant. La partie visible du baffle (donc qui supporte les composants) est en matière synthétique, les côtés de l’enceinte sont partagés entre l’avant en bois (+/- 2/3 de la profondeur) et la partie arrière (le tiers restant) et le fond qui sont de teinte noire. Ce principe « deux tons » se retrouve sur les autres modèles de la gamme Performa. Les grilles de façade enveloppes la partie avant du baffle et tienne par des petits picots en matière synthétique poussés dans une gaine caoutchouc installée dans des petits trous en façade de l’enceinte. Ce qui reste relativement discret. Personnellement, je préfère toujours écouter sans caches et peu de marques proposent un système qui, à la fois, maintient parfaitement les caches en place et donne la possibilité de les retirer facilement sans risquer de les endommager. Le système classique des Revel oblige de chipoter un peu pour les retirer. Je pense que le budget de la paire d’enceinte avoisine les 4000 euros. Le local d’écoute fait plus ou moins 5 mètres sur 4,5 et une large porte libère l’espace vers d’autres volumes. Le plafond doit faire +/- 3 mètres de haut.
Comme je venais de passer un grand moment en compagnie des B&W 800D, je suis en partie resté sur les mêmes plages musicales pour écouter les Revel. La comparaison s’arrête d’ailleurs là. Mis à part le fait que le budget sépare très largement ces deux écoutes, la philosophie musicale n’est non plus pas du tout la même.
Je découvre ces colonnes avec « the girl in the other room » de Diana Krall. Le son est enveloppant, les médiums sont beaux et l’aigu, sans être cristallin ou sur-joué offre une restitution soignée et évidente des notes hautes du piano. La voie et l’instrument sont en place et leurs dimensions sont respectées. La scène sonore est large, mais le son m’apparaît comme un peu en arrière des enceintes. Ce qui donne un effet «spacial» qui finalement n’est pas dérangeant. Les enceintes colonnes me donnent parfois l’impression de réagir avec la précision de petits modèles tout en faisant sentir qu’il y a autre chose derrière, qu’elles vont en faire plus. Les F-32 illustrent tout à fait cette image. En leur suggérant de retranscrire un registre plus complexe, qui demande plus d’ampleur, qui demande une descente dans le grave. Tel le très classique « le temps passé » de Michel Jonasz sur l’album Mister Swing, je suis franchement impressionné par le rendu de cette partie du spectre. Cette capacité importante à restituer le bas du spectre me donne à penser que la F-32 convient à de nombreux styles musicaux. Même si le registre grave est contrôlé de manière satisfaisante, je ne qualifierais, dans ce contexte, pas l’enceinte de « rapide », ni le grave de « tendu ». Il ne fait aucun doute que ces colonnes mériterait pour être pleinement exploité une amplification ayant plus de réserve en courant . L’ampleur et la restitution des ambiances de scènes comme, par exemple, sur le morceau « St James Infirmary » de l’album « capturé Live » de Patrick Verbeke ou sur la partie solo de l’album « Live from Mars » de Ben Harper, est très correcte. Pour les ambiances de salles plus intimistes, l’album « Trio in Tokyo » où les attaques de piano de Michel Petrucciani et le touché si particulier d’un de mes batteurs préférés, à savoir Steve Gadd, sont très agréablement décodés et restitués. Aussi la douceur et la chaleur de l’écoute des plages « Message To A Friend » ou surtout « Spiritual » de l’album « Beyond the Missoury Sky » de Charlie Haden & Pat Metheny. Je termine par l’album live Hope de Hugues Masekela, qui reste un de mes préféré pour juger de la dynamique d’un système.
C’est une écoute qui m’a intéressé et surtout, qui me donne envie d’en entendre plus. Le système offre une belle homogénéité, un grave impressionnant au vu des dimensions de la colonne et de l’ampli utilisé. Je note aussi que j’ai très facilement trouvé mon point d’écoute autour duquel il m’était possible de bouger sans gène notable ou perte massive d’image ou d’informations. Après une heure et demi d’écoute à des niveaux divers, je ne ressent aucune fatigue auditive.
Aussi une biblio de la même gamme la M-22 dont je vous joint quelques images mais que je n'ai pas écouté.
