de Naturel le Mar 13 Sep 2016 16:09
Mais oui. J'ai fais ça aussi. Surtout à une époque où j'ignorais tout de l'entretient des disques, où nous les utilisions comme de vulgaire objets usuels. Surtout où nous n'aurions pas accepté l'obsolescence programmée, où nous achetions quelque chose qui dans notre esprit devait durer, ou personnellement j'ignorais tout de l'électricité statique sur les disques. Je me souviens même que nous scotchions une pièce de monnaie sur le porte cellule quand le disque passait mal, c'est tout dire sur ce que nous savions au sujet du réglage des cellules, du bras, du poids des cellules, etc.
Nous avions ce fantasme de conserver le truc en état, sans rien savoir et en massacrant littéralement les disques cela sans même avoir l'impression de mal faire. Dans les années 70 beaucoup de gens étaient aux antipodes de nos exigences actuelles et de nos méthodes.
Aujourd'hui, en achetant un vinyle neuf, ou une copie en très bon état, en la passant à la machine de temps à autre avec un bon produit, en le sortant de sa pochette, qui se trouve habituellement directement rangée dans un rayonnage qui lui convient, en posant le disque avec soins sur un couvre plateau propre, en l'écoutant 4, 5, 6 fois et puis le ranger à nouveau dans les règles de l'art. Le laisser dormir pendant un temps, le ressortir pour une écoute, ou deux, quelques mois ou quelques années plus tard.
Utiliser une cellule en bon état, bien réglée, qui court sur un disque propre, éventuellement utiliser une petite huile spéciale dont on place une goutte au pinceau sur le diamant.
Bref tout ces soins et ce plaisir qui font partie de ma manière de savourer la musique sur un support comme mes chers disques me libère tout à fait de l'idée (et de l'envie) de faire une quelconque copie de mes disques.
Sincèrement, dans la pratique, je ne les vois pas vieillir. A ce rythme et avec le nombre d'album grandissant, ils me survivront, je n'en doute pas. D'ailleurs j'écoute de nombreux disques qui proviennent encore de la collection de mon défunt père, qui lui savait depuis longtemps que le soins limiterait terriblement le vieillissement de ses disques.
Et puis, dans l'absolu, tout s'use. Les membranes de tes HP, tes connectiques doucement s’oxydent, tes CD s'oxydent et perdent en qualité années après années. La diode laser de ton lecteur s'use, tes condensateurs aussi, tes fichiers se périment. Le 44khz 16 bit est un dinosaure de l'informatique. Etc.
Dans toute chose il y a une faille.
C'est ainsi qu'entre la lumière.
Leonard Cohen